Les temps changent à Ottawa, lentement mais sûrement.

À chaque semaine à La Brigade, nous discutons d’enjeux et nouvelles marquantes de l’équipe tout au long de la saison. Tout le monde, du joueur au partisan, a une histoire. Cette semaine, on discute de la fiche des Sénateurs qui semblent finalement changer de cap sous Jacques Martin.

Les temps changent à Ottawa, lentement mais sûrement.

Malgré deux défaites écrasantes de 7-4 et 7-2 aux mains de l’Avalanche du Colorado et des Rangers de New York, les Sénateurs présentent une fiche de 6-2-2 à leurs dix dernières parties. Leurs deux défaites en prolongation étaient face aux Bruins de Boston et aux Jets de Winnipeg qui occupent respectivement la première place dans la conférence de l’Est et la quatrième place dans la conférence de l’Ouest. Il s’agit d’ailleurs de leurs deux premiers points lors d’une défaite en temps supplémentaire cette saison. Les Sénateurs ont remporté deux matchs importants contre leurs rivaux de Montréal et une remontée enlevante lundi face aux Prédateurs de Nashville. 

L’équipe semble finalement connaître une séquence positive (surtout lorsqu’on relativise avec la saison actuelle qui s’est enflammée au retour du voyage en Suède). Est-ce qu’on peut finalement discuter d’un virage positif pour la formation de la capitale nationale? Pour y répondre, nous avons besoin de creuser un peu plus afin de déchiffrer si nous observons une amélioration du club ou non.

Tout d’abord, il est important et pertinent de rappeler les difficultés qu’éprouvent les gardiens de but à Ottawa cette saison-ci et encore plus lorsqu’on se penche sur le cas de leur gardien de but partant, Joonas Korpisalo. Selon le tableau ci-dessous, ce dernier a alloué le plus de buts dont il était attendu qu’il arrête. Ce qui veut dire que ce dernier à accorder tout prêt de seize buts de plus cette saison-ci qu’attendu.

C’est une recette perdante et Korpisalo ne permet pas à l’équipe d’être compétitive à tout moment donné lors d’un match. Il s’agit d’un problème dont nous avons discuté à plus d’une reprise et son contrat pour encore quatre saisons à la fin de celle-ci, en plus de son âge (30 ans), n'est pas bon signe pour une équipe qui espère finalement aspirer aux séries éliminatoires la saison prochaine.

Il est primordial de considérer ces données lorsqu'on tente d'évaluer le travail de l'équipe sous Jacques Martin afin d'éviter de tomber dans le panneau de Sportsnet par exemple, qui indique que l'équipe accorde plus de buts que n'importe quel club dans la LNH depuis l'arrivée de Martin derrière le banc. Encore une fois, cette statistique ne dresse pas le portrait complet de la situation.

Graeme Nichols, rédacteur indépendant couvrant les Sénateurs d'Ottawa et dont certaines de ses publications sont apparues dans le Ottawa Citizen et The Athletic, a compilé des données permettant de tracer un portrait plus complet de la situation.

On observe rapidement que l'équipe s'est améliorée offensivement depuis le changement d'entraîneur-chef et que les Sénateurs représentent une formation élite depuis le 13 janvier. Les catégories de données basées sur la défensive sont où on observe en général une dégradation entre DJ Smith et Jacques Martin. Principalement les SA/60 (taux de tirs contre l'équipe toutes les 60 minutes) et xGA/60 (taux de but attendu en utilisant la qualité des tirs sur la glace pour estimer le nombre de buts qui auraient dû être marqués pour et contre une équipe). On observe (en date du 21 janvier 2024) que l'équipe accorde plus de buts et que le gardien numéro un de l'équipe accorde lui aussi plus de buts. L'équipe joue définitivement mieux, à une meilleure possession de rondelle et tirs plus souvent au filet adverse, ce qui résulte en plus de buts pour marqués et attendus pour l’équipe.

Lors du match de mercredi soir face aux Red Wings de Détroit, Sportsnet a dévoilé que les Sénateurs ont marqué 31 buts lors des dix premiers matchs sous Jacques Martin alors qu’ils ont compté 36 buts lors des dix derniers. À l’inverse, l’équipe a accordé 42 buts lors des dix premiers matchs contre 37 lors des deux plus récents. Le désavantage numérique a grimpé de 68.8% d’efficacité à 87.5%(!!!). Comme expliqué plus haut, la formation tire plus souvent au filet avec une moyenne de 34.6 tirs au filet lors des dix dernières parties comparativement à 31.5 tirs lors des dix premières et accord 26.6 tirs comparativement à 35.9 tirs.

Et maintenant je vous cède la parole. Croyez-vous que les dix derniers matchs de l'équipe sont représentatifs de ce que la formation peut accomplir d'ici la fin de la saison? Que feriez-vous avec la situation des gardiens de buts? Si la formation connaît du succès jusqu' à la fin de la saison, voudriez-vous voir Martin derrière le banc la saison prochaine?


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