Jacques Martin regrette la défaite en 2003

Aux deux semaines dans La Brigade, nous recevons un individu qui a eu ou qui continue d’avoir un impact sur l’organisation des Sénateurs. Tout le monde, du joueur au partisan, a une histoire. Cette semaine, je vous raconte : Jacques Martin.

Jacques Martin regrette la défaite en 2003

Jacques Martin  a marqué le début des années 2000 pour tous les fans des Sénateurs d'Ottawa. En tant qu'entraîneur-chef de 1995 à 2004,  il a mené les Sens à leur première apparition en séries éliminatoires en 1998, et a accédé aux séries à chaque année par la suite, remportant à trois reprises le championnat de la division Nord-Est. En plus, son équipe a mérité le trophée du Président remis à la meilleure équipe en saison régulière en 2003, accumulant 113 points! Personne d'autre a connu autant de succès derrière le banc des Sens.


Bien évidemment, l’équipe a subit des échecs difficiles, notamment face aux Maple Leafs de Toronto en 2000, 2001, 2002 et 2004. Toutes des défaites douloureuses. Cependant, Jacques Martin conserve de bons souvenirs d'Ottawa. Une rivalité de l’Ontario est née lors du début de cette décennie et ce dernier en parle avec un sourire. Certes, ils ont perdu 4 fois face à l’équipe de hockey de la ville de Toronto, mais d’après l’ancien entraîneur, les Sénateurs n’étaient simplement pas dus pour vaincre les Maples Leafs « Toronto était l’équipe qui avait notre numéro », s’exclame-t-il.

À ma grande surprise, ce dernier prend un ton sérieux et nostalgique lorsqu’il se remémore les séries de 2003. Cette année-là, les Sénateurs n’ont pas affronté les Maples Leafs. Sans leur bête noire obstruant le passage, ces derniers se sont rendus vers la finale de l’Association  de l’Est pour y affronter les Devils du New Jersey.

Lorsque Jacques Martin tente de nous en parler, il s’arrête un moment et finit par dire « En réalité, c’est en 2003 qu’on aurait dû gagner la coupe. Si on bat New Jersey, je suis convaincu qu’on bat les Mighty Ducks d’Anaheim cette année-là pour remporter la Coupe ».

Il est calme, mais nostalgique. « C’est une déception que je n’ai pas pu amener une Coupe à Ottawa », avoue-t-il. Je suis confiant lorsque je dis que tous les fans des Sénateurs ont proclamé ces mots en 2017 lorsqu’ils ont dû s’avouer vaincus face aux Penguins de Pittsburgh. Peut-être vous rappellerez-vous qu’un certain Jacques Martin était entraîneur-assistant pour le club. Pittsburgh a remporté la Coupe Stanley pour une deuxième année consécutive en 2017 et une grande majorité des fans étaient sûrs que si Ottawa avait vaincu Pittsburgh en finale de conférence, la Coupe serait revenue au Canada cette année-là.

La différence entre 2003 et 2017 est par contre flagrante. En 2017, les Sénateurs se sont rendus en finale d’Association par surprise. Bien que Stone, Turris, Brassard, Hoffman, Anderson et Méthot étaient des joueurs clés, Ottawa ne détenait qu’une seule véritable superstar: Erik Karlsson. En 2003, les Sénateurs détenaient plusieurs superstars comme Alfredsson, Hossa, Chara, Redden, Philipps, Havlat et des joueurs importants comme Fisher, Vermette, Bonk, Arvidsson, White et Van Allen. Cette équipe était destinée pour la gloire.

Cette défaite en 2003 le hante encore à ce jour... Selon lui, elle marque  la fin d’une époque sensationnelle pour Ottawa. La saison suivante, les Sénateurs doivent s’avouer vaincus à nouveau face aux Maples Leafs de Toronto. Après le lockout de 2004-2005, les Sénateurs échangent Marian Hossa pour Dany Heatley. Jacques Martin qualifie cet échange comme étant «vraiment une mauvaise transaction  ». Ce n’est pas peu dire lorsque Heatley a obtenu des saisons de 50 buts et au moins 100 points lors de ces deux premières années dans la capitale nationale. Mais « Hossa était un joueur exceptionnel », selon Jacques Martin.  C'est presque inoui d'entendre un entraineur se plaindre de l'acquisition d'un joueur qui a compté autant de but que Heatley, mais tel était l'importance de Hossa.

Jacques Martin était quelque peu surpris de constater que ce dernier n’avait pas eu son numéro retiré par l’organisation des Sénateurs. Marian Hossa a effectivement connu une carrière remarquable alors que ce dernier a été un choix de première ronde des Sénateurs d’Ottawa en 1997. Il a remporté 3 Coupe Stanley avec l’organisation des Blackhawks de Chicago. Son 1000e point fut marqué contre les Sénateurs d’Ottawa en 2014. Sa carrière est célébrée et ponctuée par son intronisation au Temple de la renommée du hockey en juin 2020.

Suite au départ de Hossa, soit un an plus tard, les Sénateurs ont offert un contrat à Wade Redden pour laisser partir Zdeno Chara. Selon M. Martin, « Chara a été le gros morceau de la transaction » faisant référence à la transaction avec les Islanders de New York pour Yashin. Dois-je vraiment vous rappeler que l’autre morceau dans l’échange est devenu Jason Spezza qui a terminé sa carrière avec 995 points en 1248 matchs dans la Ligue nationale de hockey!

Il est donc sans surprise que selon Jacques, l’année 2003 est une opportunité manquée. Plus sérieuse et grave que les autres années. Le déclin graduel des Sénateurs, malgré une apparition en finale de la coupe Stanley en 2007, n’est donc pas devenu une surprise pour ce dernier. Il n’a pas tort… les Sénateurs n’ont pas reconnu d’époque ou de séquence glorieuse comme celle de 1998 à 2004. Au moment où vous lisez ces mots, ils n’ont pas participé aux séries éliminatoires depuis 2017 et ne participeront vraisemblablement pas à celles de 2023.

Cette élimination aux mains des Devils en 2003 me pousse à me poser de nombreuses questions. Si Jacques a raison et que les Sénateurs gagnent la coupe cette année-là, est-ce qu’Ottawa aurait tout de même décidé d’échanger Marian Hossa? Est-ce que cela aurait motivé Zdeno Chara à rester au sein de la capitale nationale? Est-ce que ces deux auraient permis aux Sens, en plus des Alfredsson, Spezza et Havlat de devenir une dynastie des années 2000? Malheureusement, nous ne pouvons réécrire l’histoire et tout comme Jacques Martin, nous ne pouvons qu’imaginer ce qu’aurait pu être… Les Sénateurs sont à ce jour en quête d’une place en séries et les espoirs d’une Coupe Stanley représentent un objectif lointain. Pourtant, il y a 20 ans, cette dernière leur semblait destinée…

Un nouvel épisode de La Brigade est disponible toutes les semaines sur votre plateforme de podcast préférée. La Brigade, c’est des entrevues, des confidences, et ton accès aux coulisses de l’équipe. Ici, on donne une voix à la communauté francophone des Sénateurs.


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